mardi 30 juillet 2013

6000D 2013 Compte rendu d'@rno


 La course était longue, le compte rendu aussi.......
Place à @rno pour le Live







J’ai fait une liste, avec des choses à faire écrites dessus, dont « la 6000D, la course des Géants » :
Tout commence avec des « 6 » : La 6000D c’est 6 ans à rêver d’y participer, c’est 6 mois de préparation avec 6 copains de routes Grenoblois dont au moins 6h de course à pied par semaine, et plus de 6000 m de D+ par mois. Et au final, c’est Pat et moi inscrits depuis 6 mois, qui étions fin prêts au départ de la course, à 6h du matin.
Nous avions analysé les profils, et imaginé moultes scénarii pour ce trail. Le temps était au top, faisait peut-être un peu chaud (voir caniculaire), mais tant pis, en haut du glacier à plus de 3000m la récompense sera ultime !
Départ de Aime (670m) sur quelques kilomètres plats pour échauffer la machine, puis on attaque la montée dans les sentiers avec une pente douce. Le Pat était déjà loin devant, j’espère qu’il n’est pas parti trop vite le bougre.
Nous sortons du bois et un rayon de soleil nous accueil. On entre dans le premier village, et nous sommes acclamés par de nombreux spectateurs, les cloches résonnent, c’est Géant… après 2h de course, j’arrive à la piste de Bobsleigh, je suis impressionné par la hauteur des virages surélevés. Je croise Marie-Laure, Quentin et Tom qui m’encouragent et me donnent des nouvelles du Pat, 35’ devant, et ça roule pour lui…
Note à l’organisation : « bonne idée la remontée de la piste de bob ! »
On continue l’ascension, j’ai des jambes de feu, j’en garde pourtant sous la pédale, mais je double sans cesse, c’est vraiment grisant ! Juste avant la Roche de Mio, on passe devant une retenue d’eau à « débordement », un petit barrage en pierre, décors sublime. En levant la tête, j’aperçois les silhouettes des spectateurs qui se découpent telles des ombres Chinoises au sommet de la Roche. J’arrive au ravito du col de Chiaupe, et je suis en forme, je m’alimente bien (Nonettes Dijonnaises obliges), je m’hydrate énormément. J’attaque alors l’ascension du Glacier. Je croise le Pat, ça fait plaisir de le voir, il redescend, et caracole à la 40ème place avec l’énorme sourire du Trailer bien frais et heureux d’être là. Il m’annonce peu de difficultés aussi bien à la montée qu’à la descente du glacier.
Je monte donc jusqu’au glacier (merci mes petits bâtons), et retrouve Mym et Mathieu (Cassandre et Julie étant en train de nous supporter au travers d’une sieste bien méritée couchées sur la table de pique-nique d’à côté J). Encore une Nonette m’attendais, et après qlq glissades amusantes dans la redescente, je file jusqu’à « la Bête », à savoir la remontée au col de l’Arpette. Finalement ça se passe, la chaleur est accablante, mais se ça passe sans difficulté ! Rapide redescente jusqu’à Bellecôte, je croise en chemin une seconde marmotte Géante (l’hiver et l’hibernation ont dû être long à la Plagne vu la taille des mémères dans la région). A Bellecôte, je retrouve Jéjé qui m’accompagne et m’encourage au ravito. On taille la bavette, et ça fait du bien de se reposer un peu avant la grosse descente de 25 km restante. Il me donne des news du Pat, tjs bien placé.
Au passage : « chapeau bas Môsieur Jéjé, tu as terminé 29ème/604 au Trail des 2 Lacs ».
Plus je descends et plus mes jambes s’approchent du seuil d’alerte rouge, mon genoux commence à me titiller, mais c’est vraiment peanuts à comparer de ce que je m’étais imaginé...
Alors voilà c’est parti, on descend sur 20 km, on descend, on descend… mais en fait pas du tout, le dénivelé reste quasi inchangé, on se balade en forêt, on remonte plusieurs « bosselettes », on redescend, on change de rythme, c’est bon pour les jambes certes, mais la descente reste interminable ! Sur cette satanée descente, on reprend 200m de D+ mine de rien, et ça fait mal !
A 5km de l’arrivée, j’accuse le coup, j’ai compris que j’allais devoir finir au mental.  Tous les autres coureurs autour de moi sont aussi dans le dur, chacun essai d’avancer comme il peut, on trempe nos casquettes dans chaque torrent, jet et flaque d’eau que l’on trouve.
A 3 km de l’arrivée, je m’arrête 1 minute, m’appuis sur mes bâtons, et regarde mes jambes qui sont comme engourdies et clairement épuisées : « allez les filles, on est proche de l’arrivée, on ne lâche rien ! ». Je repars, ça va être long… j’arrive sur la piste cyclable le long du torrent, il doit bien faire 40°C… j’aperçois des rafts et des hydros qui se marrent comme des bossus, j’ai envie de les faire taire, ou d’être à leur place, je ne sais plus trop. Je croise Tom qui m’encourage et m’accompagne jusqu’à l’arrivée, ça sent l’écurie. A 200m, je vois l’arche blanche et le chrono, je m’étais fixé 10h de course et je lis au loin 9h58, alors je repars en courant (oui-oui, j’ai bien dis je repars en courant car ça faisait 2 km que je suçais le bêton à la vitesse d’un escargot, tout en bavant comme un escargot).
Je passe la ligne d’arrivée en 9h59’44, contrat rempli ! Je m’écroule, non pas de fatigue, mais de joie. Le stress retombe, et je ne contrôle plus rien. Marie-Laure vient me faire un gros bisous et me félicite, suivie du Pat, et du Jéjé au téléphone… merci  à vous, je suis heureux… putain c’que c’était bon !
Qlq chiffres pour finir : La 6000D c’est pour moi un départ pointé à la 662ème place, une remontée tout au long du parcours avec des sensations ENORMES dans les bosses jusqu’à atteindre la 361ème place finale au scratch. Il y avait 1207 coureurs au départ, et seulement 901 sont classés entre abandons et arrivées hors délais. La 6000D, c’est aussi 65 km de chemins et environ 3300 m de D+, avec 6L de flotte consommée ! Je vous laisse faire le calcul du volume d’eau consommé pour 1207 coureurs… Mon conseil de « gars qui l’a fait J » pour la 6000D est le suivant : « Encore frais au sommet du glacier tu seras, et des chances de franchir la ligne d’arrivée tu auras»
Pour Pat, c’est une très belle 68ème place en 08h09’02 ! Et je peux vous assurer qu’il est aussi heureux que moi d’avoir terminé cette 6000D, car il l’a bien dit : « l’objectif de cette course n’est pas de faire un temps, ni encore un classement, l’exploit c’est d’aller jusqu’au bout ! »
N’oublions pas non plus, le team junior qui termine dans le top 10 à la course d’orientation Garmin du dimanche matin ! Merci à eux, ce sont des supporters tout aussi Géants que la course, ainsi que les nombreux supporters du web qui nous ont traqués toute la journée. Petit clin d’œil aussi au team Monistrol Espace & Course pour vos encouragements. Le paysage est magique, l’organisation est impressionnante, les massages décontractant à l’arrivée sont extra, les cadeaux et autres goodies font plaisirs, bref tout y est.
Un grand MERCI à Thierry, le Loup Blanc de la Plagne (ou devrais-je dire « Thank you Mister» J), qui fut notre honorable hôte. Nous avons passé 2 belles journées à 1800 en ta compagnie, sans oublier le partage de la traditionnelle mise au vert d’avant course. Pour info, la préparation du team semblait au être bonne car le soir même de la course, nous étions reparti à l’apéro/pizza/digeo, et c’est sans douleur aux crânes, ni aux jambes, que nous nous sommes réveillés le dimanche matin. Bref c’était top !
Rassurez-vous, mon récit est terminé, il n’y aura pas « 6 » pages de compte rendu, enfin presque. Je suis sincèrement très émus, j’ai atteint un bel objectif perso : finir la 6000D. Je peux maintenant faire une nouvelle croix sur ma liste…
@rno

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